Réflexions autour du mémoire, composante essentielle des études en deuxième cycle à l’ÉSAL en travaillant sur la forme plastique de l’écriture.
Le mémoire est une composante essentielle des études en deuxième cycle à l’École Supérieure d’Art de Lorraine — ÉSAL. Il participe à rendre lisible les constructions conceptuelles et référentielles qui soutiennent la démarche et la recherche artistique des étudiants. Le groupe de pratique expérimentale et créative du mémoire les accompagne dans la manière d’envisager la forme plastique de ce travail d’écriture et par la même occasion, décloisonner la relation individualisée de l’étudiant face à son mémoire. Les travaux de ce groupe de recherche s’effectuent selon deux axes qui s’articulent au fil de l’année.
Le premier consiste à développer collectivement des expérimentations pour engager une pratique plus régulière de la mise en forme sur le support de la page. Les étudiants présentent des créations et des références produites ou étudiées dans l’atelier, dans des formes imprimées ou via un espace commun en ligne. Cette émulation de partage et de publication des recherches collectives est une incitation pour les participants à élaborer la mise en forme de leur mémoire : chacun doit questionner le sens qu’il souhaite donner à son édition et la cohérence des formes à mettre en place pour faire vivre son contenu. Cette phase oblige à interroger les problématiques du langage éditorial et à trouver les réponses graphiques et plastiques appropriées, en se servant de toutes les recherches, observations, constats collectifs initiés auparavant pour parvenir à créer une proposition autonome et pertinente.
Pour amener les étudiants à prendre la mesure des enjeux éditoriaux à l’œuvre dans leur projet de mémoire, un comité est chargé de publier et de promouvoir une production écrite d’un étudiant diplômé de l’ÉSAL. Composé d’étudiants volontaires, accompagnés par des enseignants, ce comité lit, analyse, critique les mémoires réalisés au cours des deux années précédentes, et parvient, à travers un compte rendu collectif réalisé sous forme de fiches de lectures et de synthèses, à une sélection de quelques travaux. Ce premier choix est soumis à des personnes ressources (artistes, éditeurs, designers, écrivains, étudiants, associations, etc.) invitées à nous accompagner dans le processus de sélection du travail d’écriture à publier. Une phase « d’éditorialisation » est ensuite engagée en dialogue avec le diplômé : le comité suggère des reformulations textuelles et graphiques, définit un plan d’édition (budget, partenaires, diffusion) et se charge de toutes les opérations de suivi éditorial.
Catabase, d’Antonin Caniparoli (DNSEP Communication, 2019) est la première réédition d’un mémoire par le comité. Antonin Caniparoli est un artiste-conteur travaillant les mots et les images. Pour la création de ce récit, Antonin Caniparoli s’inspire d’archétypes, de figures archaïques de récits immémoriaux. Réactiver ces formes est un moyen pour lui de se remémorer la magie de l’enfance, là où ces images lui sont apparues, que ce soit au travers de livres de mythologie, de contes, de légendes ou encore de jeux vidéo.
